Revue Tunisienne de Pathologie Professionnelle et de l'Environnement

Etat de stress post-traumatique chez le militaire en activité: À propos de 70 cas

Auteurs

  • H. Moussi Hôpital Régional Béja.
  • H. Kefi Service de Psychiatrie- Hôpital Militaire Principal d’Instruction de Tunis.
  • A. Assem Hfaidh Centre Militaire de Médecine du Travail et de Sécurité Professionnelle
  • A. Oumaya Service de Psychiatrie- Hôpital Militaire Principal d’Instruction de Tunis.
  • A. Amri Centre Militaire de Médecine du Travail et de Sécurité Professionnelle.

Mots-clés :

Militaire, Etat de stress post traumatique (ESPT), Aptitude

Résumé

Problématique: Dans l’armée, les risques auxquels peuvent être exposés les militaires en activité sont multiples et variés entrainant parfois de lourdes conséquences sur leur santé. Cet état de fait est particulièrement plus frappant depuis la survenue des évènements de la révolution du 14 Janvier 2011. L’état de stress post-traumatique (ESPT) figure parmi les affections psychologiques les plus observées chez le combattant souvent à la source d’une réduction de ses capacités opérationnelles. Les objectifs de notre travail étaient de décrire l’ESPT survenant chez une population de militaires actifs, d’en préciser les déterminants socioprofessionnels et d’en évaluer le retentissement sur le travail.

Méthodes: Etude transversale, descriptive et rétrospective à partir des données figurant dans le « Rapport Médical d’Exemption » de 70 militaires victimes d’ESPT colligés entre le 1er Janvier 2015 et le 31 Décembre 2015 et adressés à la commission médicale spécialisée pour décision d’aptitude au travail.
Résultats: Notre population d’étude exclusivement masculine (99%) avait un âge moyen de 32 ±7ans avec des extrêmes de 21 à 46 ans. La tranche d’âge la plus représentée était celle de 25 à 29 ans (39%). Elle était mariée (56% des cas) avec en moyenne 2 enfants à charge (33% des cas) et un niveau d’étude secondaire (87,1% des cas). Il s’agissait d’hommes de troupes (72.8%) et de sous-officiers (25.7%). L’ancienneté moyenne au poste de travail était de 12±6,9 ans (extrêmes 2-26 ans). Dans 65.7% des cas ils étaient des combattants, des chauffeurs (20%) et des techniciens (10%). Dans notre étude, le motif de consultation initial était principalement l’insomnie dans 82,85% des cas et les troubles du caractère (irritabilité, nervosité, intolérance aux frustrations...) dans 67,14% des cas. L’ESPT a justifié un changement temporaire et d’emblée de la fonction initiale pour 66% (n=46) des agents. Tous les sujets ont bénéficié d’une exemption du port d’armes étendue ou pas à d’autres tâches selon l’évolution de l’affection. La durée de la restriction au poste de travail prescrite était en moyenne de 4.8 ±2.3mois (extrêmes 1-12 mois). Dans plus des trois quart des cas (84,3%), la survenue de l’ESPT était en rapport avec l’exposition directe à un évènement traumatique.

Conclusion : L’ESPT semble s’imposer comme une affection contre laquelle des mesures préventives doivent être mises en place afin de minimiser ses répercussions sur les capacités opérationnelles des troupes. Une des mesures a été la création d’une structure sanitaire de soutien psychologique et d’étude comportementale du militaire actif.

H. Moussi et al

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Publiée

01/10/2017

Comment citer

H. Moussi, H. Kefi, A. Assem Hfaidh, A. Oumaya, & A. Amri. (2017). Etat de stress post-traumatique chez le militaire en activité: À propos de 70 cas. Revue Tunisienne De Pathologie Professionnelle Et De l’Environement, (5), 74–79. Consulté à l’adresse http://www.rtppe.tn/index.php/rtppe/article/view/39
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