Absentéisme et perte d’emploi chez les patients porteurs de spondylarthrites
Mots-clés :
Spondylarthrite, profession, invalidité, congé maladieRésumé
Introduction : La spondylarthrite ankylosante est une pathologie inflammatoire chronique touchant essentiellement le squelette axial. Survenant chez le sujet jeune et actif, la spondylarthrite ankylosante conditionne le devenir professionnel de l’individu. Le but de notre travail est d’évaluer l’impact de cette pathologie sur l’activité professionnelle du patient.
Objectifs :
- Décrire les données sociodémographiques, cliniques et professionnelles des patients atteints de spondylarthrites.
- Identifier les facteurs induisant l’absentéisme au travail ou sa perte chez les porteurs de spondylarthrites ayant une activité professionnelle.
Méthodes : Etude rétrospective, descriptive portant sur 94 patients atteints de spondylarthrite ankylosante recrutés au niveau du service de consultations externes de rhumatologie à l’Hôpital Charles Nicolle sur une période de 06 mois au cours de l’année 2013. Nous avons déterminé les caractéristiques socio-démographiques, cliniques et professionnelles pour chaque patient.
Résultats : L’étude a porté sur 94 patients, 28 femmes (29.8%) et 66 hommes (70.2%), le sex ratio était de 2.36. L’âge moyen était de 41.83 années ± 14.60 avec des extrêmes [16-74]. 39.4% des cas étaient célibataires.15 avaient un niveau d’éducation universitaire. L’âge moyen de début de la maladie était de 29.04 années ± 13.96 avec des extrêmes [3-73]. L’ancienneté de la maladie était en moyenne de 12.10 années ±10.37 [1-50]. L’atteinte articulaire était dans 63.8% des cas une atteinte des hanches et dans 61.7% des cas une atteinte articulaire périphérique. Le BASDAI moyen était de 45.8 ±24.69 [4 - 92] ; le BASFI moyen était de 45.9 ± 26.72 [2 - 100] ; le BASMI moyen était de 4.97 ±2.47 [0-10]. Au moment de l’étude, 46 patients déclaraient avoir un emploi avec une ancienneté professionnelle moyenne de 17.82 années ± 10.82. Les contraintes professionnelles notées chez les patients ayant un emploi étaient le travail manuel dans 71.7% des cas, la mauvaise posture dans 50% des cas, la monotonie des gestes dans 63% des cas, le travail dans une ambiance froide dans 47.8% et le travail en position assise dans 58.7% des cas. 13 patients ont déclaré avoir eu un congé maladie durant les 3 derniers mois soit 28.3% des cas, et 5 ont été mis à la retraite pour invalidité. L’étude analytique statistique a montré que la position assise et la mauvaise posture étaient statistiquement liées à un arrêt de travail.
Conclusion : L’évolution naturelle vers l’ankylose et la déformation ainsi que l’handicap social et économique qu’entraînent la spondylarthrite ankylosante, imposent un diagnostic et une prise en charge précoces de la maladie. La collaboration médecin traitant et médecin de travail est importante pour ces patients. Elle permet de préserver cette gratification sociale qui est l’emploi. Le médecin de travail sera le seul apte à guider ces malades dans le bon choix de la filière ou du secteur du travail, de les aider par l’évaluation des risques sur les lieux du travail et par la prescription des mesures ergonomiques nécessaires.
