Congés de longue durée pour maladie psychiatrique: Etude chez le personnel de santé de l’hôpital Charles Nicolle de Tunis
Mots-clés :
Congé maladie, absentéisme, travail, hôpital, psychiatrieRésumé
Problématique : Les congés de longue durée pour maladie psychiatrique (CLDP) constituent les motifs les plus fréquemment prescrits et paraissent en augmentation au cours des dernières années notamment en milieu hospitalier.
Buts : Décrire les caractéristiques socioprofessionnelles de la population étudiée, identifier les caractéristiques épidémiologiques des CLDP et déterminer la part des facteurs professionnels dans l’apparition et le maintien de la maladie.
Méthodes : Il s’agissait d’une étude descriptive et rétrospective ayant intéressé tout le personnel de l’hôpital Charles Nicolle qui a bénéficié d’au moins un CLPD durant une période de huit ans allant du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2014.
Résultats : Notre population a comporté 307 agents ayant bénéficié d’au moins un CLDP. L’âge moyen était de 43,1±8,9 ans, le sex-ratio H/F de 0,3 et l’ancienneté moyenne de 19,1 ±9,7 ans. Au cours de la période d’étude, le nombre d’agents en CLDP a augmenté d’environ six fois, le nombre de congés a crû d’environ trois fois et le nombre de jours d’arrêt du travail est passé de 3795 en 2007 à 24685 en 2014. Les catégories professionnelles les plus concernées étaient les administratifs et les auxiliaires de santé de 2009 à 2011, les ouvriers de 2011 à 2013 et les infirmiers en 2014. Les taux d’absentéisme les plus importants par rapport à l’effectif par service étaient : service de dermatologie (17,1%), le service de gynécologie A (15,1%), la consultation externe (12,8%), le service de médecine interne B (12.5%), le service de gastrologie (9.9%) et les services d’ophtalmologie et de néonatologie (9,1%). Le psychiatre prescripteur du congé exerçait dans la majorité des cas dans le secteur privé (78,2%). Les motifs des congés étaient d’ordre personnel dans 47% des cas, une pathologie psychiatrique dans 26% des cas, une cause professionnelle dans 16+% des cas et une pathologie chronique dans 11% des cas.
Conclusion : Les motifs des CLDP sont liés essentiellement à des problèmes sociaux, secondairement à des maladies psychiatriques et à des causes professionnelles. Ainsi, il serait intéressant de créer des structures sociales au sein des hôpitaux et de réviser la législation.
