Violences en milieu de soins : le cas du centre hospitalo-universitaire Farhat Hached à Sousse
Keywords:
Violence, agression verbale, agression physique, personnel de soins, HôpitalAbstract
Objectifs : Evaluer la prévalence des violences internes et externes subies par le personnel de soins dans un centre hospitalo-universitaire (CHU) tunisien et identifier les caractéristiques des victimes et actes de même que leurs conséquences sur la santé de ces soignants.
Méthodes : Une enquête transversale était conduite auprès d’un échantillon représentatif des travailleurs du CHU Farhat Hached de Sousse sur une période de 3 mois. Le recueil des données s’est fait par un questionnaire individuel et auto-administré.
Résultats : Notre étude a concerné 71 personnels hospitaliers. Parmi les répondants, 95,8 % étaient victimes ou témoins de violences à l’hôpital. La catégorie professionnelle la plus touchée était celle des infirmiers (60,6%) suivie par les médecins (21,1%). Les violences externes étaient plus fréquentes que celles internes et notamment celles commises par les patients et leurs accompagnants (95,58%). Les violences étaient de type verbal dans 98,6 % des cas. Selon les participants, la fréquence des actes de violence en milieu hospitalier serait principalement expliquée par la dégradation de la relation de soins entre le patient et le personnel de soin (63,6%). Suite à l’agression morale ou physique en milieu de soins, 57,7% des victimes rapportaient un sentiment d’infériorité et manque de confiance et 38% d’entre eux un sentiment de désespoir. Une humeur dépressive et une perte d’intérêt étaient rapportées respectivement par 53,5% et 50,7% des victimes. Aucune relation statistiquement significative n’a été notée entre les violences subies et les caractéristiques socioprofessionnelles des victimes.
Conclusion : La violence en milieu de soins est un risque psychosocial omniprésent dans les hôpitaux publics en Tunisie avec de lourdes conséquences sur la santé des soignants et la qualité des soins, justifiant la mise en place d’actions de prévention pour lutter contre ce phénomène.