Les déterminants de la qualité de vie chez des travailleurs asthmatiques
Résumé
Introduction : L’asthme est une pathologie fréquente en milieu de travail. Le bien être de l’asthmatique et le meilleur contrôle de sa maladie sont devenus un but à atteindre lors de la prise en charge afin de garantir une vie sociale et professionnelle satisfaisante. De ce fait, il devient nécessaire de connaître les facteurs déterminants de la qualité de vie chez ces patients. Les objectifs de notre travail étaient d’évaluer la qualité de vie chez des travailleurs asthmatiques et d’identifier les facteurs déterminants.
Méthodes : Etude descriptive transversale menée auprès des asthmatiques actifs consultant au service de pneumologie de Sfax durant la période allant du 1er Novembre au 31 Décembre 2017. Les données sociodémographiques, professionnelles et cliniques ont été relevées. L’asthme a été classé en quatre paliers de sévérité selon les recommandations du GINA 2015. Le contrôle de l’asthme durant les 4 dernières semaines a été évalué selon le score Asthma Control Test. La qualité de vie de ces asthmatiques était évaluée par l’échelle SF12 dans ses deux dimensions physique et mentale.
Résultats : Durant la période d’étude, nous avons colligé 64 patients d’âge moyen de 44,4 ± 9,5 ans. Le sex-ratio était de 0,72. Trente et un patients avaient un asthme persistant modéré. L’asthme était non contrôlé dans 59,4% des cas. Le score global moyen de la qualité de vie était de 55,3 ± 18,9 avec 34,4% des asthmatiques qui avaient un score de qualité de vie global bas. Le score global de qualité de vie était corrélé à la présence d’un site polluant à proximité du domicile (p=0,007), à la sévérité de l’asthme (p=0,000) et à un mauvais contrôle de la maladie (p=0,000). Le score de santé physique était corrélé à la sévérité de l’asthme (p=0,01) et à l’asthme non contrôlé (p=0,000). Les salariés rapportant une aggravation de leur symptomatologie au travail avaient un score de santé physique bas. Le maintien au même poste de travail était également associé à une mauvaise santé physique (p=0,042). Le score de la santé mentale était significativement associé à la sévérité de l’asthme (p=0,001), à l’asthme non contrôlé (p=0,000) et à l’aggravation de l’asthme au travail (p=0,042).
Conclusion : Une meilleure connaissance des facteurs prédictifs de mauvaise qualité de vie des travailleurs asthmatiques, surtout des facteurs modifiables, permettrait une action ciblée pour améliorer la qualité de vie de ces salariés.
