Revue Tunisienne de Pathologie Professionnelle et de l'Environnement

Évaluation des risques chez les soignants en unité de reconstitution des cytostatiques

Auteurs

  • N. Kammoun Hentati Service de Médecine de Travail et de Pathologie Professionnelle – CHU Hédi Chaker de Sfax
  • M. Hajjaji Service de Médecine de Travail et de Pathologie Professionnelle – CHU Hédi Chaker de Sfax
  • G. Ellouze Fersi Service de Médecine de Travail et de Pathologie Professionnelle – CHU Hédi Chaker de Sfax
  • A. Feki Service de Médecine de Travail et de Pathologie Professionnelle – CHU Hédi Chaker de Sfax
  • M. L. Masmoudi Service de Médecine de Travail et de Pathologie Professionnelle – CHU Hédi Chaker de Sfax
  • K. Jmal Hammami Service de Médecine de Travail et de Pathologie Professionnelle – CHU Hédi Chaker de Sfax

Mots-clés :

Expositions professionnelles, reconstitution des cytostatiques, charge mentale, milieu de soins

Résumé

Objectifs : Evaluer la charge mentale et le stress des professionnels des hôpitaux de jour et internés de cancérologie et des unités de reconstitution des cytotoxiques des deux hôpitaux de Sfax.
Méthodes : Nous avons mené une enquête transversale auprès des professionnels des unités de reconstitution des cytotoxiques des deux hôpitaux de Sfax. Vingt neufs soignants avaient bénéficié d’un questionnaire inspiré de celui publié par l’institut national de recherche et de sécurité. Pour chaque agent, l’indice de contact cytostatique était calculé selon le nombre de reconstitutions et d’administration pendant la même période. Les caractéristiques socioprofessionnelles, les Résultats de l’échelle du stress perçu et du Job Content Questionnaire étaient recueillis par questionnaire.

Résultats: Tous les professionnels (29 agents) des quatre unités de reconstitution des cytotoxiques avaient participé à l’étude. Douze hommes et 17 femmes, d’âge moyen 36,2 ans, avec une ancienneté moyenne de 10 ans, présentaient une symptomatologie à type de céphalées (62 %), de vertiges (58%), de goût métallique de l’haleine (38%). Sept infirmières avaient des antécédents d ́avortements. Une seule mort fœtale in utero était signalée. L’indice de contact aux cytostatiques calculé sur une semaine était supérieur à 3 pour cinq des neufs agents de carcinologie, deux sur neuf en hématologie. Le port des moyens de protection individuelle était mal adapté chez plus de la moitié des agents (70%). Seulement 13 personnels utilisaient une hotte à flux laminaire. La gestion du stress par le personnel manipulant les produits cytostatiques était défectueuse dans 12% des cas. La situation de « job strain » était trouvée dans 38% des cas et concernait plus les personnels travaillant au service d’hématologie. Le stress perçu était corrélé avec la situation isostrain, les céphalées, les vertiges et la sensation de gout métallique.

Conclusion: Dans nos hôpitaux, les conditions de manipulation des produits potentiellement dangereux par le personnel des unités de reconstitution des cytotoxiques constituent l’un des facteurs de risques psychosociaux si fréquents et variés dans les milieux de soins. Remédier aux insuffisances humaines, techniques et organisationnelles constatées est une action qui doit toucher tous les partenaires de nos structures moyennant une prise de conscience de la réalité des risques notamment par la hiérarchie, associée à des formations et des informations ciblées de tous les intervenants.

N. Kammoun Hentati et al

Téléchargements

Publiée

01/10/2019

Comment citer

N. Kammoun Hentati, M. Hajjaji, G. Ellouze Fersi, A. Feki, M. L. Masmoudi, & K. Jmal Hammami. (2019). Évaluation des risques chez les soignants en unité de reconstitution des cytostatiques. Revue Tunisienne De Pathologie Professionnelle Et De l’Environement, (6), 78–84. Consulté à l’adresse http://www.rtppe.tn/index.php/rtppe/article/view/26

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