Etude des accidents du travail colligés à l’hôpital Mongi Slim de Tunis : à propos de 167 cas
Mots-clés :
Accidents du travail, urgences, décèsRésumé
Introduction : Les accidents du travail (AT) continuent à poser un problème de santé publique majeur en Tunisie et un lourd fardeau sur le système de santé. Toutefois, les données épidémio-cliniques publiées sur ces accidents demeurent rarissimes.
L’objectif de ce travail était de décrire les caractéristiques socio-professionnelles et cliniques des victimes d’AT pris en charge au CHU Mongi Slim de Tunis.
Méthodes : Etude transversale, descriptive et exhaustive, étalée sur une période de un an (allant du 1er juin 2015 au 1er juin 2016). Elle avait concerné toutes les victimes d’AT admises au service des urgences du CHU Mongi Slim de Tunis. Une fiche pré-établie avait servir au recueil des données médicales, professionnelles et aux circonstances accidentelles.
Résultats : Au cours de la période d’étude, 167 cas d’AT ont été colligés. L’âge moyen des victimes était de 32 ± 16,3 ans. Le sexe masculin était prédominant (98,2%). Les maçons et les ouvriers de l’agriculture représentaient les principales catégories professionnelles touchées avec des fréquences respectives de 74% et 18%. Les AT étaient dominés par les polytraumatismes (76% des cas). L’accident du travail était fatal dans 5% des cas (neuf cas). 90% des victimes avaient été hospitalisées avec une durée moyenne d’hospitalisation de 28,5 jours (extrêmes de 0 à 68 jours). Selon les jours de la semaine, l’accident était survenu en fin de semaine (samedi et dimanche) dans 35,8% des cas. L’accident était en rapport avec des chutes de hauteur dans 43 % des cas. Les autres principales circonstances accidentelles étaient représentées par les accidents impliquant un véhicule lors de déplacements professionnels (13 % des cas) et les accidents impliquant des machines (amputation) (11 % des cas). Pour les victimes du secteur du bâtiment et travaux publics, le port de casque de sécurité était noté chez 7,5% des cas et l’échafaudage était conforme aux normes de sécurité admises dans 18,4% des cas.
Conclusion : D’après ces résultats, même si la mortalité secondaire aux AT était faible, il n’en demeure pas moins que ces accidents étaient responsables d’une grande morbidité et d’un cout important. Les défaillances constatées dans les mesures de prévention technique, surtout dans le secteur du bâtiment et travaux publics, incitent à mettre en œuvre des mesures adaptées et urgentes.
