Les accidents d’exposition au sang dans le centre hospitalo-universitaire de Mahdia : Etude sur sept ans

Abstract

Objectifs : Déterminer la fréquence et les circonstances de la survenue des accidents d’exposition au sang (AES) du personnel soignant au CHU de Mahdia et identifier le profil épidémiologique et biologique des victimes, afin de dégager les facteurs de risque de ces accidents dans le cadre de l’élaboration d’une démarche préventive.

Matériels et Méthodes : Etude rétrospective, exhaustive des AES déclarés au service de Médecine du Travail et de Pathologie Professionnelle au CHU de Mahdia, durant une période de 7 ans. Le recueil des données s’est basé sur les fiches des déclarations des AES utilisées au service et inspirées de celles établies par le CCLIN du sud-est de la France.

Résultats :Au total, 150 cas d’AES ont été déclarés. L’âge moyen des victimes a été de 33 ans ± 7,8. Le sexe ratio a été de 0,56. Les victimes ont été des paramédicaux dans 40% des cas, des médecins dans 35.3% des cas et des ouvriers dans 24.7% des cas. Le service d’affectation le plus concerné a été le service des urgences dans 21% des cas. L’ancienneté professionnelle moyenne a été de 7 ± 5,4 ans. La vaccination contre l’hépatite B a été complète et correctement faite dans 68% des cas. L’accident a été secondaire à une piqûre par aiguille dans 87,3%. Le recapuchonnage de l’aiguille a été la cause directe de 43,3% des accidents. Le port des gants a été noté dans 34% des cas. Le statut sérologique du patient source était inconnu dans 88,7%. La conduite immédiate après l’AES était conforme aux recommandations universelles dans 43,3% des cas. La sérologie initiale a été pratiquée dans 21% des cas alors que celle du 3ème mois n’a été faite que dans 6,3% des cas. Une seule victime a pratiqué le contrôle sérologique du 6ème mois. Un cas de séroconversion d’hépatite C a-été dépisté. Les AES étaient statistiquement plus fréquents parmi les infirmiers ayant une ancienneté supérieure à 5 ans. Le respect des recommandations universelles était significativement plus noté parmi le personnel ayant une ancienneté inférieure à 5 ans (p. <0.05).

Conclusion : L’incidence des AES déclarés, le taux de non vaccination contre l’hépatite B et la non pratique de la surveillance post exposition étaient élevés parmi les agents hospitaliers de notre établissement. Les investissements dans les cycles de formation et de sensibilisation, ainsi que dans le matériel de sécurité doivent être renforcés. Des procédures pragmatiques de rappel et de récupération systématique des bilans de surveillance biologique et la convocation des victimes doivent être envisagées par notre service de médecine du travail.