Qualité de vie des femmes enceintes exerçant en milieu de soins
Keywords:
Qualité de vie, travail, milieu de soins, grossesseAbstract
Introduction : La grossesse représente un état physiologique caractérisé notamment par des modifications corporelles et psychiques actuellement bien connues. Par ailleurs, le travail en milieu de soins expose à des contraintes professionnelles particulières. Aussi, certaines contraintes sociales sont parfois surajoutées. Ainsi, la qualité de vie des femmes enceintes exerçant en milieu de soins pourrait être altérée. Peu d’études se sont intéressées à l’évaluation de la qualité de vie de ces femmes exerçant dans ce secteur particulier.
L’objectif de ce travail était d’étudier la qualité de vie des femmes enceintes exerçant en milieu de soins.
Méthodes : Etude descriptive, transversale et rétrospective, menée auprès des femmes enceintes exerçant à l’hôpital Charles Nicole de Tunis, durant la période allant du 1er avril 2016 jusqu’au 31 mai 2016. L’évaluation de la qualité de vie était basée sur le questionnaire MOS SF36.
Résultats : Nous avons colligé au total 50 femmes enceintes avec un taux de réponse de 100%. Elles étaient âgées en moyenne de 31,3 ± 4,9 ans. Le terme moyen de la grossesse était de 21,7 ± 9 semaines d’aménorrhée. Vingt-huit femmes enceintes étaient primipares. L’ancienneté professionnelle moyenne était de 4,6 ± 3,9 ans. Il s’agissait de 40 personnels de soins, sept ouvrières et trois secrétaires. Elles exerçaient dans des services à caractère chirurgical dans 16 cas, médical dans 32 cas et de radiologie dans deux cas.
Selon le MOS SF36, les dimensions RP, VT et RE et les scores résumés physique et mental étaient altérés. Les facteurs extraprofessionnels associés à une qualité de vie altérée étaient l’absence d’une aide au domicile et la primiparité. Les facteurs professionnels associés à une qualité de vie altérée étaient le travail aux services de chirurgie ou de médecine aigue (p=0,03, p=0,002 et p=0,004), la catégorie professionnelle en tant que professionnel de la santé (p=0,02), la durée du trajet domicile/travail supérieure à 45 minutes (p=0,015), les gardes de jour de 7h à 19h (p=0,01), la levée d’objets lourds (p=0,02) et la position debout prolongée (p=0,03, p=0,009 et p=0,03), la perception du travail comme monotone ou stressant ou la qualification de son ambiance comme modérée à mauvaise (p respectifs de 0,008 (BP) ; 0,01 (RE) ; 0,04 (SCM) ; 0,006 (MH) ; 0,01(BP) et 0,006(MH)) et l’arrêt du travail pour cause de maladie (p=0,05 (RP) et p<0,001 (SCP)).
Conclusion : La qualité de vie des femmes enceintes exerçant en milieu de soins semblait être altérée. Le médecin du travail peut jouer un rôle capital pour la promotion de cette qualité de vie.