Réparation médico-légale des tendinopathies de la main et du poignet d’origine professionnelle : A propos de 11 cas

Abstract

Prérequis : Les tendinopathies de la main et du poignet sont classées parmi les troubles musculo-squelettiques du membre supérieur qui constituent la première cause d’absentéisme dans les entreprises.L’origine professionnelle peut être retenue conformément aux dispositions du tableau numéro 82 de la liste des tableaux des maladies professionnelles. Lors de la réparation de ces pathologies, un problème d’imputabilité peut se poser nécessitant une approche plus approfondie.

Buts :

- Apprécier les circonstances de reconnaissance des tendinopathies de la main et du poignet en tant que maladie professionnelle.

- Etudier les modalités de réparation et les problèmes médico-légaux qu’elles posent.

Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur onze cas de TMP traités à la commission médicale de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale et/ou la Caisse Nationale d’Assurance Maladie de Tunis entre Janvier 2001 et Mars 2008. Les modalités de reconnaissance de ces cas ont été étudiées.

Résultats : Il s’agit de 8 femmes et 3 hommes âgés en moyenne de 39 ans [26ans- 49ans], ouvriers qualifiés dans la confection (4 cas), l’informatique (1cas), le montage de petits appareils (2 cas), le conditionnement de biscuits (1 cas), l’imprimerie (1 cas) et la réparation de pneumatique (1 cas) et opératrice de saisie dans une banque. L’ancienneté professionnelle moyenne était de 15 ans [1 an-25 ans]. La notion d’hypersollicitation professionnelle en rapport avec des travaux répétitifs à cadence rapide a été relevée dans tous les cas. Le côté touché était le côté droit dans 7 cas, gauche dans 3 cas et l’atteinte était bilatérale dans 1 cas. La lésion en cause était une ténosynovite des fléchisseurs des doigts (4 cas), une ténosynovite de De Quervain (3 cas), une ténosynovite du grand palmaire (1 cas), une tendinite du fléchisseur du médius droit (1 cas), une tendinite de l’extenseur commun des doigts (1 cas) et une tendinite de l’extenseur propre du pouce (1 cas). La douleur était le maître symptôme présent dans tous les cas. L’étude du poste de travail a confirmé l’imputabilité de la tendinopathie aux activités exercées. Tous les patients ont bénéficié d’un traitement médical. Deux patientes ont été opérées dont une avant la date de déclaration de la maladie professionnelle. Une incapacité permanente partielle moyenne de 11,4 % [5%-20%] a été accordée à sept parmi les neuf victimes qui l’ont demandée. Cinq assurés ont bénéficié d’un reclassement professionnel.

Conclusion : La fréquence et l’importance du retentissement social, professionnel et économique de ces lésions expliquent la place de la prévention par la réorganisation générale du poste et des conditions de travail souvent difficile à appliquer en pratique.

La réparation de ces affections implique la reconnaissance de leur imputabilité en se conformant aux conditions du tableau n°82 des maladies professionnelles.